- Plan de recherche et modes/instruments de recueil des données
La méthode de recherche s’appuie sur un partenariat de coenseignement en production écrite déjà existant entre une enseignante expériementée et une chercheure. Ainsi la construction et le développement des savoirs d’action s’appuient sur la coopération entre deux expertises, professionnelle et scientifique. Dans le cadre du projet de recherche, les deux partenaires vont enseigner conjointement deux périodes supplémentaires par semaine, permettant ainsi de couvrir l’enseignement du français dans une des classes de 7P dont l’enseignante est titulaire. Le coenseignement suppose copréparation, coinstruction et coévaluation (Murawski & Lochner, 2011). C’est pourquoi s’ajoutent à ces périodes, deux heures hebdomadaires de travail conjoint de préparation et d’analyse visant à anticiper puis mettre en évidence les effets de nos pratiques (outillées) sur les apprentissages des élèves. C’est ainsi que nous pourront dégager des savoirs d’action sur l’évaluation des apprentissages.
Les données récoltées sont les outils élaborés par les coenseignantes et utilisés en classe, avec et par les élèves, dans la perspective de suivre les principes de l’évaluation pour les apprentissages (voir l’encadré ci-dessous). Les interactions enseignantes-élèves en classe, qui contribuent à l’évaluation pour les apprentissages, constituent des données récoltées par vidéo.
S’ajoutent à cela les réflexions critiques sur l’usage de ces outils et leur fonctionnement, en particulier pour ce qui relève de l’évalution interactive, pratiquée à vif au cours des interactions entre enseignant-élèves. Ces réflexions sont prises en notes dans un journal de bord afin de réajuster les outils et de reconstituer des savoirs d’action.
- La planification de l’enseignement et de l’apprentissage doit permettre d’obtenir et d’utiliser des informations sur les progrès accomplis dans la réalisation des apprentissages.
- L’évaluation doit permettre aux élèves d’avoir conscience non seulement de ce qu’ils ont appris, mais aussi de la manière dont ils apprennent.
- Les processus d’évaluation constituent une partie essentielle du travail quotidien en classe et impliquent autant l’enseignant que les élèves dans la réflexion, le dialogue et la prise de décision.
- Les enseignants ont à développer des compétences professionnelles pour planifier l’évaluation, observer les processus d’apprentissage, analyser et interpréter les indices d’apprentissages, donner des retours constructifs aux élèves et les aider à s’autoévaluer.
- Les enseignants doivent avoir conscience de l’impact émotionnel des retours, des commentaires et des notes sur la confiance et l’enthousiasme des élèves et veiller à donner des retours constructifs.
- L’évaluation joue un rôle essentiel pour préserver et renforcer la motivation des élèves, en protégeant leur autonomie, en offrant des retours constructifs et en créant des opportunités d’autodétermination.
- Pour que les élèves s’engagent dans des apprentissages efficaces, ils doivent participer à la définition des objectifs et à l’identification des critères permettant d’évaluer leurs progrès en prenant part à l’évaluation de leur travail.
- Les élèves doivent recevoir de l’enseignant des conseils constructifs sur la manière d’améliorer leur travail.
- L’évaluation permet de développer la capacité des élèves à prendre en charge leurs apprentissages et à s’autoréguler.
- L’évaluation doit permettre à tous les élèves de faire de leur mieux et de voir leurs efforts reconnus.
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Encadré 1 : 10 principes de l’assessment for learning (Broadfoot et al. 2002)
Il est prévu dans une deuxième phase de la recherche de faire tester les outils élaborés par d’autres enseignant.e.s de l’établissement intéressé.e.s par la problématique de l’évaluation, dans le cadre d’une formation négociée à laquelle participent l’enseignante et la chercheure (aussi formatrice en enseignement).
La recherche se réalise dans le cadre de l’enseignement de la production écrite et orale en français, à partir de la méthode des ateliers d’écriture (Calkins/Nadon, 2017) et de la méthode officielle « S’exprimer en français » (Dolz, Noverraz et Schneuwly, 2001). Les démarches proposées par ces moyens d’enseignement, sont très ouvertes aux principes définis pour l’évaluation des apprentissages : une évaluation dynamique et interactive à partir d’une production initiale ; une explicitation systématique des critères de réussite au travers des différents modules ou moment d’enseignement ; la révision des textes, constituant une pratique d’autoévaluation ; une place importante pour la pédagogie coopérative et pour l’évaluation par les pairs ; l’articulation entre évaluation formative et sommative. Si certains outils sont directement proposés dans ces méthodes pour favoriser l’évaluation soutien des apprentissages, il doivent encore être adaptés, utilisés, ajustés, développés, mis en œuvre, notamment en regard du plan d’études actuellement en vigueur (PER) et des besoins de la classe.
Le temps à disposition (12 mois) permettra aux coenseignantes de réaliser 4 séquences de production écrite en français, en construisant et en développant des savoirs d’action sur l’évaluation pour les apprentissages. Durant la période de l’été les deux premières séquences seront reformalisées de manière à dégager des savoirs d’action pour leur transfert en formation négociée, dès la rentrée scolaire. Le travail de formalisation des savoirs et de transfert sera soutenu par la participation d’un.e chercheur.e associé.e, spécialisé.e dans les questions d’évaluation scolaire (chargé.e d'enseignement membre de l’UER EN). Ce travail sera poursuivi hors financement, sur le temps de recherche du cahier des charges ordinaire de la chercheure.
Nous prévoyons également une évaluation des produits de la recherche par un expert en didactique de la production écrite et en particulier de la méthode des ateliers d’écriture. Il interviendra dans la phase d’élaboration, une fois pour chaque bloc temporel du tableau de planification présenté ci-dessous (5 fois).
2021
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Janv
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Fév
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Mar
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Avr
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Mai
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Juin
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Juil
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Aout
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Sept
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Oct
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Nov
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Déc.
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2022
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Phase d’élaboration
(recherche)
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Séquence 1
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Séquence 2
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Reconstitution et formalisation des savoirs d’action
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Séquence 3
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Séquence 4
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Expertise didactique
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Expertise didactique
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Expertise didactique
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Expertise didactique
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Expertise didactique
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Communication en colloque
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Phase de test (formation négociée)
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Proposition et inscriptions
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Séquence 1
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Séquence 2
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Phase de recherche et diffusion
(sans financement)
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Reconstitution des savoirs d’action et formalisation en vue de leur diffusion en formation initiale et continue.
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Evaluation
Recherche et Diffusion
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Tableau 1 : planification de la recherche sur les 12 mois de financement
Pour communiquer sur notre recherche, nous avons soumis une proposition au colloque de la TACD (théorie de l’action conjointe en didactique), à Nancy, en juillet 2021. Ce colloque réserve un axe spécifique aux recherches coopératives qui font participer les enseignants à la construction de savoirs sur l’action didactique conjointe de l’enseignant et des élèves. Nous présenterons, à partir de nos expériences, des pistes et des réflexions sur les transformations que notre alliance entraîne dans nos pratiques respectives d’enseignante et de formatrice-chercheure.
- Financement
Les 4 heures hebdomadaires de travail conjoint de la chercheure avec l’enseignante, ainsi que ses temps de déplacements vers l’établissement scolaire, où se déroulent les travaux de recherche, sont comprises dans son taux contractuel de recherche. Il reste à financer :
- Les heures hebdomadaires de travail de l’enseignante, qui ne sont pas du ressort de l’enseignement (1h sur 2 hebdomadaire, l’autre étant comptée comme temps de préparation à l’enseignement), 47 semaines, tarif expert HEP avec titre dans l’enseignement : 47 heures à 113.-
- La participation de l’enseignante aux actions de formation négociée dans l’établissement où elle travaille : 12 heures à 113.-
- La participation d’un.e chercheur.e. associé.e (CE) : 5% sur une année, 6295.-
- Les 5 interventions de l’expert en didactique du français : 2 heures à chaque intervention (tarif expert avec licence : 135.- ) et déplacements.
- Les frais d’inscription, de transport et d’hébergement au colloque de la TACD pour l’enseignante et la chercheure.
Salaire enseignant.e, expert.e de la pratique, pour la production de savoirs pratiques
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47 x 113.-
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5311.00
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Salaire enseignant.e, expert.e de la pratique, pour la formation continue de ses pairs
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12 x 113.-
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1356.00
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Participation d'un chercheur associé (CE UER-EN)
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1 x 6295.-
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6295.00
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Interventions de l’expert.e en didactique du français
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5 x 270
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1350.00
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Déplacements expert.e
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5 x 20.-
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100.00
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Inscription colloque TACD
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2 x 100.-
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200.00
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Déplacements AR Lausanne-Nancy en train
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2 x 250
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500.00
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Hébergement Nantes (3 nuits à 150.-)
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2 x 450. -
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900.00
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Repas Nantes (3 jours à 2x20.-)
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2 x 120.-
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240.00
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Total
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16252.00
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Tableau 2 : Budget du projet pour l’année de financement
- Autorisations et normes éthiques
Une demande d’accès au terrain est déposée conjointement à la demande de financement (FRI) et toutes les mesures seront prises pour respecter le code éthique de la recherche pour les Hautes écoles Pédagogiques et la directive d’accès au terrain édictée par le département.