Ce projet est déjà en cours et a déjà suivi les étapes ci-dessous :
-Semestre d'automne 2022: Elaboration du projet et création des ateliers.
-Semestre de printemps 2023: Etude pilote. Test (sans reccueil de données) du matériel dans quelques classes et adaptation du matériel. Demandes de financement.
-Semestre d'automne 2023 : Recrutement de l'équipe complète et lancement du projet. Obtention de deux financements (U-change et FNS).
Les étapes à suivre sont les suivantes:
-Semestre de printemps 2024: Animation des ateliers dans des écoles. Rédaction d'un rapport intermédiaire auprès de U-change.
-Semestre d'automne 2024: Animation des ateliers dans des écoles. Analyse des données pour évaluer le contenu pédagogique. Rédaction d'un rapport final auprès de U-change.
-Semestre de printemps 2025: Diffusion du matériel pédagogique si l'évaluation est satisfaisante. Rédaction de rapports à l'intention des enseignant.e.s. Rédactions de rapports scientifiques.
Contenu de l'atelier : Structure de l’atelier du donut
L’atelier suit 4 étapes distinctes :
- Autorisations des différentes parties concernées
- Pré-questionnaire : Cette phase permettra de prendre des mesures initiales chez les élèves (voir plus loin) afin de permettre par la suite d’évaluer l’impact de l’atelier sur ces différentes dimensions.
- Séance 1 : La première séance de l’atelier est une chasse au trésor visant à découvrir le donut et ses différentes dimensions. Deux formes de cette séance seront proposées (l’une renforçant l’interdépendance positive entre les groupes, l’autre non).
- Séance 2 : La seconde séance vise à approfondir et mettre en relation les différentes dimensions du donut. Deux formes de cette séance seront proposées (l’une renforçant l’interdépendance, l’autre non).
- Post-questionnaire : La dernière étape sera un questionnaire, semblable au pré-questionnaire. Cette phase permettra de mesurer les évolutions liées à l’atelier.
Le détail de chaque étape est décrit ci-dessous.
1) Les autorisations
Afin de nous assurer d’avoir pris en compte toutes les considérations éthiques en jeu, nous avons soumis notre projet à la commission d’éthique de l’UNIL, qui l'a déjà validé.
Les classes participeront à l’atelier sur la base du volontariat des enseignant.e.s. Avant de conduire les ateliers en classe, nous demanderons un consentement de participation aux responsables légaux des élèves. Si cette autorisation n’est pas délivrée, les élèves pourront tout de même participer à l’atelier. Cependant, nous ne traiterons pas les données des élèves concerné.e.s. Nous informerons également les élèves du contexte de l’atelier, et leur permettront de poser toutes les questions nécessaires. Leur consentement à l’utilisation des données du questionnaire sera également demandé explicitement. Un temps d’échange et de débriefing est également prévu à l’issue de chacune des séances.
2) Le questionnaire
Nous souhaitons pouvoir évaluer l’impact de notre atelier. Il ne s’agit pas d’évaluer les élèves sur le plan individuel, mais de regarder les effets de l’atelier, dans ces deux formes, sur un ensemble de dimensions. Nous souhaitons donc voir si l’atelier permet aux élèves de développer des connaissances et des compétences coopératives. Nous souhaitons également pouvoir comprendre quelle forme est la plus à même de permettre les évolutions souhaitées.
Nous demanderons donc aux élèves de remplir un même questionnaire avant et après l’atelier. Cela nous permettra d’étudier l’évolution des élèves (en comparant les réponses du post-questionnaire à celles du pré-questionnaire) ainsi que de comparer les deux formes de l’atelier (en comparant l’évolution chez les élèves ayant suivi la forme structurée avec l’évolution chez les élèves ayant suivi la forme spontanée).
Notre questionnaire comprendra donc des questions permettant de mesurer :
(1) La préférence pour des explications en termes d’interdépendance vs indépendance
(2) Le sentiment d’efficacité personnelle vis à vis des enjeux environnementaux
(3) Le sentiment d’efficacité collective vis à vis des enjeux environnementaux
(4) La coopération perçue au sein de la classe
(5) La perception des interdépendances entre les sphères environnementales et sociales.
Séance 1 : Découverte du donut
La première séance dure deux périodes d’enseignement (soit 90 minutes). Elle a pour but de faire découvrir le modèle du donut aux élèves, sa théorie, ainsi que ses différentes dimensions.
Pour cela, nous proposons une séance prenant la forme d’une chasse au trésor. Des étudiantes de l’UNIL mèneront les deux séances de l’atelier, avec l’enseignant.e en appui.
A) Mise en contexte
La séance commencera par l’introduction de la trame du jeu : des scientifiques de l’UNIL devaient venir présenter leurs travaux sur un projet appelé « donut ». Cependant, les scientifiques, ainsi que toutes les données de leurs ordinateurs, ont disparus. C’est particulièrement embêtant car les scientifiques devaient faire une présentation aux cheffes d’état à l’ONU. Cette présentation devait expliquer comment chaque pays peut faire en sorte de contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique.
Les étudiantes expliquent ensuite qu’elles ont réussi à récolter quelques informations pour résoudre ce mystère
- Tout d’abord, elles ont découvert le principe du donut : (il y a des limites planétaires, un plancher social, les deux sont à considérer pour savoir quel est l’espace de développement sûr et juste pour l’humanité). Cependant, elles ne savent pas quelles sont les différentes dimensions de ces limites. Cette phase permet d’expliquer la théorie du donut aux élèves.
- Elles savent également que les scientifiques sont venus dans la classe/les locaux de l’éprouvette, car il semblerait que des affaires leur appartenant soient dans la classe. Les élèves doivent donc rassembler les indices qui leur permettront de découvrir ce qui est arrivé aux scientifiques, et reconstituer le donut rapidement afin qu’il puisse être présenté lors de la réunion à l’ONU.
A l’issue de cette phase, les élèves auront donc compris ce que représente la modélisation du donut. Les élèves n’en connaissent pas encore les différentes dimensions.
B) Déroulement du jeu dans la forme renforçant l’interdépendance
La classe va donc devoir reconstituer le donut, et les élèves sont répartis en 6 équipes. Au sein des équipes, chaque élève a un rôle spécifique (eg, scribe, ambassadeur...). Chaque équipe est chargée de trouver une partie des dimensions du donut. Les équipes doivent ensuite les mettre en commun pour reconstituer le donut. Les élèves doivent donc coopérer à la fois entre membres d’une équipe et avec les autres équipes.
Chaque équipe débute avec un carnet appartenant à un.e des scientifiques disparu.e.s. Ce carnet explique que le donut a été découpé comme un puzzle, et que chaque pièce du puzzle a été cachée. Le carnet contient les explications qui permettent de retrouver les différentes pièces. Cependant, il manque des pages dans le carnet. Les élèves doivent donc suivre un enchainement d’énigmes, en lien avec les dimensions du donut, qui leur permettent d’aller de cachette en cachette. A chaque cachette, les élèves trouvent une pièce du donut et/ou une page de carnet arrachée et/ou une énigme leur permettant de trouver la prochaine pièce de puzzle. Les énigmes sont de différentes natures (e.g, énigmes de repérage, de logique, d’observation). La structure des énigmes à résoudre est identique au travers des équipes, mais le sujet varie en fonction de la dimension du donut récupérée par l’équipe. Par exemple, la cachette n°3 contient des mots mêlés pour toutes les équipes. Cependant, les mots contenus dans la grille relèvent du champ lexical de la dimension du donut obtenue par l’équipe (e.g, « eau » ; « nourriture »).
Chaque équipe récupère grâce au carnet deux pièces correspondant à une dimension du plancher social et une pièce correspondant à une limite planétaire. Il reste alors trois pièces qui sont dans une boite fermée par trois cadenas. Ces pièces ne peuvent être récupérées qu’en coopérant avec une autre équipe : la moitié des équipes possède un code chiffré, l’autre moitié possède une clé de déchiffrement. Pour chaque duo d’équipes, le code obtenu permet d’ouvrir un des trois cadenas qui empêchent l’ouverture de la boite. Les équipes peuvent donc obtenir les dernières pièces du donut, et apprennent la raison de la disparition des scientifiques.
A l’issue de cette phase du jeu, la classe a reconstitué le donut. Les élèves peuvent donc visualiser le donut dans son ensemble. Elles et ils visualisent les différentes dimensions qui le composent.
C) Déroulement du jeu dans la forme ne renforçant pas l’interdépendance
Dans la forme ne renforçant pas l’interdépendance, on laisse penser aux élèves que chaque équipe reconstitue son propre donut. Le cheminement des étapes est le même : à l’aide du carnet, les équipes vont de cachette en cachette pour trouver les différentes pièces du donut. C’est au cours du jeu (au moment d’obtenir une clé de déchiffrement ou un message codé) que les élèves apprennent qu’ils et elles doivent coopérer avec une autre équipe pour pouvoir avancer. Lors de l’ouverture de la boite cadenassée, un message des scientifiques leur fait comprendre que chaque équipe possède les pièces d’un même donut, et qu’elles doivent donc mettre leurs pièces en commun pour le reconstituer.
A l’issue de cette phase du jeu, la classe a reconstitué le donut. Les élèves peuvent donc visualiser le donut dans son ensemble. Elles et ils visualisent les différentes dimensions qui le composent.
D) Phase de débriefing (commune aux deux formes)
A la fin du jeu, les élèves ont donc reconstitué le donut. Un temps de débriefing, d’une vingtaine de minutes, est ensuite prévu. Le but est double.
D’une part, il permet aux élèves de prendre connaissances des pièces récoltées par les autres équipes, et de comprendre à quoi elles correspondent. Chaque équipe définira et expliquera brièvement les dimensions qu’elles ont découvert. Des pages du carnet leur permettront de l’expliquer. Les élèves pourront également demander des clarifications, définitions et explications si nécessaire. Les étudiant.e.s pourront intervenir afin de compléter ou corriger les explications des différentes équipes.
D’autre part, le débriefing permettra de réfléchir aux stratégies ayant permis de réaliser le jeu dans le temps imparti. Les élèves seront amené.e.s à constater que la coopération intra et inter équipes était nécessaire dans le jeu. Les étudiant.e.s menant l’atelier favoriseront cette réflexion, et chercherons à faire expliciter les stratégies qui permettent la coopération. On évoquera par exemple l’échange d’informations, la communication bienveillante, l’entraide. Une attention particulière sera portée à deux moments clé du jeu qui incitent à la coopération :
1) La cachette numéro 3, où se trouvent les pièces de deux équipes différentes. La première équipe trouvant la cachette peut alors choisir d’indiquer à l’autre équipe qu’elle a trouvé sa pièce de donut. Elle peut également choisir de ne pas le dire.
2) La cachette numéro 5, où la coopération est obligatoire. C’est le moment où chaque équipe reçoit soit un message codé, soit une clé de déchiffrement. Le jeu fait comprendre aux équipes qu’elles ne peuvent trouver la solution à cette énigme qu’en s’alliant à une autre équipe.
Le débriefing permettra donc de rendre saillant le but commun à chaque équipe, et les stratégies qui ont été efficaces dans le jeu. Les élèves seront remercié.e.s pour leur participation.
4) Séance 2 : Approfondissement du donut
La première séance permet aux élèves de découvrir les différentes dimensions du donut. La seconde séance vise à approfondir les connaissances des élèves sur certaines dimensions, et à comprendre les relations d’interdépendance existant entre différentes dimensions. Cette seconde séance dure également 2 périodes d’enseignement (soit 90 minutes). Le déroulement de cette séance est le suivant :
A) Rappel
La séance commencera par un rappel de la séance précédente en classe entière. Les étudiantes mobiliseront les souvenirs des élèves afin de rappeler le principe du donut, et les différentes dimensions. Elles complèteront avec les informations nécessaires.
Les élèves seront ensuite réparti.e.s en 6 équipes, différentes de celles mises en place lors de la première séance. Le donut sera décomposé et chaque équipe se verra attribuer une partie de ses dimensions.
B) Lecture d’un texte et repérage des dimensions
La séance se poursuivra par la lecture d’un texte. Une des étudiantess menant l’atelier racontera un conte créé spécialement pour la séance : « Le lac qui disparait ». L’histoire commence par décrire un écosystème autours d’un lac, et l’arrivée d’humains qui s’y installent. Le début de l’histoire décrit la vie environnementale, sociale et économique de ce lieu imaginaire. Chaque équipe devra repérer dans l’histoire les moments où l’une des dimensions dont elle est en charge est évoquée. Cela donnera des exemples concrets de la manifestation des différentes dimensions du donut dans la vie courante.
Dans la forme structurée, des consignes spécifiques seront données pour favoriser la participation de tous les élèves (interdépendances des ressources et interdépendance des rôles). Dans la forme spontannée, les élèves seront libres de s'organiser comme ils et elles le souhaitent.
Le conte atteint ensuite un élément perturbateur : les villageois.e.s se rendent compte que le climat est perturbé. Un conseil entre villages prend la décision d’enquêter sur ce phénomène, afin d’en comprendre les enjeux. La lecture du conte s’arrête momentanément.
C) Activité interactive : échange entre les élèves
Dans cette nouvelle étape de la séance, les élèves vont jouer le rôle de villageois et de villageoises enquêtant sur les enjeux environnementaux. Chaque équipe correspond donc à un village. Chaque élève se verra attribuer des cartes, sur lesquelles sera dessiné un membre du village et une bulle de texte. Chaque personnage explique un phénomène qui met en relation au moins deux dimensions du donut. Dans la forme structurée, les élèves n'auront qu'une partie de la bulle de texte. Ils devront donc trouver l'élève possèdant l'autre moitié du texte afin d'identifier les deux dimensions présentes sur la carte. Dans la forme spontannée, les élèves disposent de la totalité du texte et peuvent identifier les deux dimensions par eux mêmes.
D) Mise en commun par équipe
A l’issue de cette activité, les élèves rejoignent leur équipe initiale. Sur la base des discussions précédentes, chaque élève trace les liens trouvés entre les différentes dimensions sur le donut de leur groupe. Lorsque tous les liens sont trouvés, les élèves peuvent demander la validation à l'une des étudiantes. Après vérification (et corrections si nécessaires), l'étudiante donne une enveloppe numérotée au groupe.
E) Mise en commun par classe et dénouement de l’histoire
Chaque enveloppe contient un paragraphe de la fin de l'histoire, lue par les élèves. Cette partie du conte explique, en se concentrant sur le lac, les interdépendances entre certaines dimensions du donut. Au fur et à mesure de la lecture, des liens sont tracés sur un donut affiché au tableau, entre les différentes dimensions considérées. Les donuts de chaque équipe sont ensuite également affichés au tableau. En classe entière, les étudiantes mènent ensuite une discussion faisant observer que différents liens peuvent être établis. Elles relèvent le fait que certains liens sont très forts, et apparaissent sur tous les donuts, tandis que d’autres, moins forts, n’apparaissent pas toujours. Elles insistent sur le fait que les donuts ne sont pas exhaustifs, et que c’est pour cela que chaque donut est différent. Elles apportent les explications et corrections nécessaires afin que les élèves retiennent des informations justes et claires.
A l’issue de cette séance, les élèves ont approfondi leurs connaissances sur une partie des dimensions du donut et ont compris quelques relations d’interdépendance qui existent entre certaines dimensions.
5) Post-questionnaire
Après avoir réalisé les deux séances de l’atelier, les élèves rempliront un questionnaire identique à celui effectué en amont de l’atelier. Cela permettra d’évaluer l’évolution des réponses des élèves.