Atelier "Un monde juste et durable, possible ?"

Informations sur le projet
Titre: 
Atelier "Un monde juste et durable, possible ?"
Adresse e-mail de contact: 
Institution liée au projet: 
UNIL
État du projet
Date de début du projet: 
avril, 2024
Date de fin du projet: 
décembre, 2024
A l'issue de la recherche, résumer les résultats en mettant en évidence les bénéfices pour l'éducation: 

Ce projet vise deux buts principaux. Le but premier est la transmission de connaissances et de compétences en lien avec l’Education au développement durable (EDD), basées sur une approche intégrative de la durabilité qui tient compte de sa complexité, en incluant aussi bien les limites planétaires que le plancher social (théorie du donut, voir ci-après). Le second but est de concevoir un matériel de qualité, facilement appropriable, adapté au plan d’études, et de favoriser sa diffusion. Si l’évaluation scientifique de l’atelier est satisfaisante, nous souhaitons pouvoir diffuser gratuitement son matériel pédagogique. Nous inviterons des classes sur le campus de l’UNIL et nous nous rendrons dans des écoles afin de présenter le matériel.

But 1 : Une approche intégrative de l’Education au développement durable
Cet atelier vise tout d’abord l’apprentissage de connaissances et de compétences présentes dans le plan d’études romand (PER). L’atelier du donut aborde des notions des sciences de la nature et des sciences humaines et sociales, en lien avec les enjeux environnementaux. Plus précisément, il permet aux élèves de conceptualiser l’interdépendance entre les enjeux sociaux, économiques et environnementaux. En cela, il s’inscrit parfaitement dans l’axe de Formation générale « Interdépendances sociales, économiques, environnementales » du PER. Cet atelier mobilise donc une approche transdisciplinaire, en se basant sur diverses compétences présentes dans le PER au cycle 2 (cf Annexe 1, pour les compétences spécifiques mobilisées).
En outre, cet atelier repose sur une méthode de pédagogie coopérative. Cela permet aux élèves d’expérimenter un nouveau mode d’apprentissage, qui peut être coûteux à mettre en place dans le contexte scolaire habituel. L’apprentissage coopératif repose sur un ensemble de principes (p.ex., développer les habiletés coopératives, générer une interdépendance positive entre les élèves, favoriser la responsabilisation individuelle) afin que la coopération génère des interactions constructives au service des apprentissages (Buchs & Butera, 2015). Cet atelier mobilise fortement le principe d’interdépendance positive et de responsabilisation individuelle, afin de participer à développer les habiletés coopératives chez les élèves. Le principe d’interdépendance positive consiste à rendre les élèves mutuellement dépendants dans la réalisation d’un but commun. Cela peut être mis en place via une interdépendance des ressources, des tâches ou bien des rôles. La responsabilisation individuelle va donc de pair avec l’interdépendance positive. La participation de toutes et tous et nécessaire afin de réaliser la tâche, puisque chaque élève est responsable d’une partie spécifique de sa réalisation. Les tâches d’apprentissage coopératif sont donc structurées de sorte à permettre à la fois l’interdépendance positive et la responsabilisation individuelle. Cette situation d’apprentissage nécessite donc de mobiliser des compétences de collaboration et d’action dans le groupe, également présente dans le PER au cycle 2. Cela favorise donc un climat de classe propice aux valeurs coopératives, qui génère des relations positives entre élèves, et favorise la compréhension des relations d’interdépendance, comme nos recherches l’ont montré (Surret et al., en préparation).

But 2 : Création, test et diffusion d’un matériel pédagogique
En s’inspirant des principes de la recherche action, l’atelier du donut a pour but de créer des ressources pédagogiques validées scientifiquement. L’atelier est conçu selon des principes issus de l’apprentissage coopératif, des théories de l’interdépendance et de l’influence sociale, ainsi que de la médiation scientifique. Son développement comprend différents stades d’évaluation (étude pilote permettant de tester une première version du matériel puis de l’améliorer sur la base des résultats obtenus, test de l’atelier auprès d’un échantillon plus important de classes, puis questionnaire destiné aux élèves et aux professeurs ayant participé à l’atelier). Un ensemble de mesures seront prises en amont et en aval du projet, afin de pouvoir évaluer son impact dans l’apprentissage des élèves. Si l’atelier obtient des résultats satisfaisants (en considérant la transmission de connaissances, la compréhension des interdépendances, le sentiment d’efficacité en lien avec les enjeux environnementaux et la coopération entre les élèves) nous souhaitons valoriser ce matériel autant que possible. Un support physique, semblable à celui d’un jeu de société, sera donc développé. Nous ferons appel aux compétences de l’Eprouvette (UNIL) et nous ferons appel aux services d’un.e graphiste afin de produire un matériel attractif et de qualité. Deux jeux seront donc développés au format physique. Ils pourront être prêtés aux écoles de suisse romande qui souhaitent l’utiliser. 
Plus particulièrement, nous prévoyons trois voies pour valoriser la création de notre matériel. La première sera d’intégrer l’atelier dans le catalogue de l’Eprouvette. Les classes pourront donc se rendre dans les locaux du laboratoire afin de réaliser l’atelier. Cependant, des enseignant.e.s que nous avons contacté dans les phases préliminaires de création du matériel nous ont fait part de leur impossibilité à se rendre dans les locaux de l’UNIL. Nous souhaitons donc pouvoir nous rendre directement dans les écoles intéressées, afin de faire découvrir l’atelier directement dans les classes. Enfin, afin de permettre une diffusion aussi large que possible, le matériel ainsi que ses consignes d’utilisation seront également mis en ligne. Cela permettra aux classes qui ne peuvent ni se rendre à l’UNIL, ni se faire prêter le jeu, et qui sont trop loin pour que nous nous y rendions, de pouvoir le télécharger et le construire elles-mêmes.

Description du projet
Résumé: 

Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’éducation au développement durable (EDD). Il propose de tester et évaluer un atelier en deux séances, destiné aux élèves de 7ème et 8ème, basé sur une approche intégrative de la durabilité qui tient compte de sa complexité, en incluant aussi bien les limites planétaires que le plancher sociale (théorie du donut, voir ci-après). L’atelier a pour but de permettre aux élèves de comprendre les interdépendances existantes entre les enjeux environnementaux, économiques et sociaux. L’objectif de ce projet est de créer, tester et évaluer un matériel pédagogique original puis de le mettre à disposition des classes du canton de Vaud si l’évaluation est satisfaisante. Il pourrait également être intégré au catalogue d’ateliers de l’Eprouvette, le laboratoire et société de l’Université de Lausanne. Une version en ligne serait également téléchargeable gratuitement afin d’être diffusée de la manière la plus large possible. De la même manière, nous souhaitions rédiger un article scientifique expliquant la démarche suivie ainsi que les résultats observés. 
Le projet a la visée ambitieuse d’introduire aux élèves la théorie du donut de Kate Raworth (2017), afin de favoriser une approche systémique des enjeux environnementaux. La théorie du donut tient son nom de la forme de son modèle, un beignet qui représente l’espace de développement sûr et juste pour l’humanité. Elle propose un cadre conceptuel pour réfléchir la durabilité en fonction de deux limites. La première limite est représentée comme la frontière intérieure du donut. Elle est appelée « plancher social » et définit les besoins essentiels qui doivent être satisfaits pour toute l’humanité, sur la base des objectifs de développement durable. La seconde limite est représentée comme la frontière extérieure du beignet. Elle est constituée des limites planétaires à ne pas dépasser pour garantir les conditions d’habitabilité de la planète (Rockström et al., 2009). Elle se base sur des travaux acceptés par un large consensus dans la communauté scientifique. La théorie du donut encourage à toujours considérer ces deux frontières de manière conjointe lorsque l’on aborde les thématiques du développement durable.

Ce modèle permet donc d’introduire de manière concrète la complexité des interdépendances économiques, sociales et environnementales. Ces notions sont centrales dans l’EDD, et une partie du plan d’étude romand (PER) y est consacrée.

Nous proposons donc de développer un atelier qui permettra aux élèves d’enrichir leur compréhension de ces interdépendances. L’atelier se déroulera en deux séances. La première séance introduit les dimensions qui composent chaque limite du donut, sous la forme d’une chasse au trésor, où les élèves reconstituent le modèle du donut. Le second atelier vise à approfondir la compréhension des différentes dimensions, et à travailler certaines relations qui existent entre elles. Les deux séances mobiliseront les pédagogies de l’apprentissage coopératif (Johnson & Johnson, 2009).
Ce projet se situe dans la continuité du projet ECOopération (2020-2022), projet du Fonds National Suisse (FNS) mené par le professeur Butera dans 80 écoles de Suisse romande. Il a montré que l’apprentissage coopératif favorise la perception des interdépendances et que cela se traduit par une augmentation des comportements écologiques chez les élèves. Cependant, le dispositif ECOoperation était parfois jugé trop long par les professeurs. Puisque les résultats étaient tout de même extrêmement prometteurs, nous proposons ici d’en reprendre les principes, dans une forme plus courte et donc plus facile à intégrer dans le programme d’enseignement.
Le déroulement de ce projet nécessite un large éventail de connaissances et de compétences. Nous avons donc constitué une équipe réunissant des collaborateurs et collaboratrices venant de la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne, de l’Université de Lausanne et du Service de Culture et Médiation scientifique de l’Eprouvette. Nous pourrons également compter sur des interventions ponctuelles d’autres instances, telles que le Centre de Compétence en Durabilité de l’UNIL. Cette transdisciplinarité permet de fournir un contenu scientifique adapté au niveau des élèves, tout en valorisant les aspects pédagogiques et ludiques. A la lumière du projet ECOopération, nous pensons donc que cet atelier pourrait permettre de renforcer la coopération entre élèves, de développer les compétences qui y sont liées, et de comprendre la notion d’interdépendance en jeu dans le développement durable. S’il répond à nos attentes, nous mettrons le matériel à disposition des enseignant.e.s gratuitement.

Mots-clés: 
coopération
éducation à l'environnement
interdépendance
Méthode
Plans de recherche et modes/instruments de recueil de données: 

Ce projet est déjà en cours et a déjà suivi les étapes ci-dessous :
-Semestre d'automne 2022: Elaboration du projet et création des ateliers.
-Semestre de printemps 2023: Etude pilote. Test (sans reccueil de données) du matériel dans quelques classes et adaptation du matériel. Demandes de financement.
-Semestre d'automne 2023 : Recrutement de l'équipe complète et lancement du projet. Obtention de deux financements (U-change et FNS). 

Les étapes à suivre sont les suivantes:
-Semestre de printemps 2024: Animation des ateliers dans des écoles. Rédaction d'un rapport intermédiaire auprès de U-change.
-Semestre d'automne 2024:  Animation des ateliers dans des écoles. Analyse des données pour évaluer le contenu pédagogique. Rédaction d'un rapport final auprès de U-change.
-Semestre de printemps 2025: Diffusion du matériel pédagogique si l'évaluation est satisfaisante. Rédaction de rapports à l'intention des enseignant.e.s. Rédactions de rapports scientifiques. 

 

Contenu de l'atelier : Structure de l’atelier du donut

L’atelier suit 4 étapes distinctes :

  1.  Autorisations des différentes parties concernées
  2. Pré-questionnaire : Cette phase permettra de prendre des mesures initiales chez les élèves (voir plus loin) afin de permettre par la suite d’évaluer l’impact de l’atelier sur ces différentes dimensions.
  3. Séance 1 : La première séance de l’atelier est une chasse au trésor visant à découvrir le donut et ses différentes dimensions. Deux formes de cette séance seront proposées (l’une renforçant l’interdépendance positive entre les groupes, l’autre non).
  4. Séance 2 : La seconde séance vise à approfondir et mettre en relation les différentes dimensions du donut. Deux formes de cette séance seront proposées (l’une renforçant l’interdépendance, l’autre non).
  5. Post-questionnaire : La dernière étape sera un questionnaire, semblable au pré-questionnaire. Cette phase permettra de mesurer les évolutions liées à l’atelier.

Le détail de chaque étape est décrit ci-dessous.
1) Les autorisations
Afin de nous assurer d’avoir pris en compte toutes les considérations éthiques en jeu, nous avons soumis notre projet à la commission d’éthique de l’UNIL, qui l'a déjà validé. 
Les classes participeront à l’atelier sur la base du volontariat des enseignant.e.s. Avant de conduire les ateliers en classe, nous demanderons un consentement de participation aux responsables légaux des élèves. Si cette autorisation n’est pas délivrée, les élèves pourront tout de même participer à l’atelier. Cependant, nous ne traiterons pas les données des élèves concerné.e.s. Nous informerons également les élèves du contexte de l’atelier, et leur permettront de poser toutes les questions nécessaires. Leur consentement à l’utilisation des données du questionnaire sera également demandé explicitement. Un temps d’échange et de débriefing est également prévu à l’issue de chacune des séances.
2) Le questionnaire
Nous souhaitons pouvoir évaluer l’impact de notre atelier. Il ne s’agit pas d’évaluer les élèves sur le plan individuel, mais de regarder les effets de l’atelier, dans ces deux formes, sur un ensemble de dimensions. Nous souhaitons donc voir si l’atelier permet aux élèves de développer des connaissances et des compétences coopératives. Nous souhaitons également pouvoir comprendre quelle forme est la plus à même de permettre les évolutions souhaitées.
Nous demanderons donc aux élèves de remplir un même questionnaire avant et après l’atelier. Cela nous permettra d’étudier l’évolution des élèves (en comparant les réponses du post-questionnaire à celles du pré-questionnaire) ainsi que de comparer les deux formes de l’atelier (en comparant l’évolution chez les élèves ayant suivi la forme structurée avec l’évolution chez les élèves ayant suivi la forme spontanée).
Notre questionnaire comprendra donc des questions permettant de mesurer :
(1) La préférence pour des explications en termes d’interdépendance vs indépendance
(2) Le sentiment d’efficacité personnelle vis à vis des enjeux environnementaux
(3) Le sentiment d’efficacité collective vis à vis des enjeux environnementaux
(4) La coopération perçue au sein de la classe
(5) La perception des interdépendances entre les sphères environnementales et sociales. 

Séance 1 : Découverte du donut
La première séance dure deux périodes d’enseignement (soit 90 minutes). Elle a pour but de faire découvrir le modèle du donut aux élèves, sa théorie, ainsi que ses différentes dimensions.
Pour cela, nous proposons une séance prenant la forme d’une chasse au trésor. Des étudiantes de l’UNIL mèneront les deux séances de l’atelier, avec l’enseignant.e en appui.
A) Mise en contexte
La séance commencera par l’introduction de la trame du jeu : des scientifiques de l’UNIL devaient venir présenter leurs travaux sur un projet appelé « donut ». Cependant, les scientifiques, ainsi que toutes les données de leurs ordinateurs, ont disparus. C’est particulièrement embêtant car les scientifiques devaient faire une présentation aux cheffes d’état à l’ONU. Cette présentation devait expliquer comment chaque pays peut faire en sorte de contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique.
Les étudiantes expliquent ensuite qu’elles ont réussi à récolter quelques informations pour résoudre ce mystère
- Tout d’abord, elles ont découvert le principe du donut : (il y a des limites planétaires, un plancher social, les deux sont à considérer pour savoir quel est l’espace de développement sûr et juste pour l’humanité). Cependant, elles ne savent pas quelles sont les différentes dimensions de ces limites. Cette phase permet d’expliquer la théorie du donut aux élèves.
- Elles savent également que les scientifiques sont venus dans la classe/les locaux de l’éprouvette, car il semblerait que des affaires leur appartenant soient dans la classe. Les élèves doivent donc rassembler les indices qui leur permettront de découvrir ce qui est arrivé aux scientifiques, et reconstituer le donut rapidement afin qu’il puisse être présenté lors de la réunion à l’ONU.
A l’issue de cette phase, les élèves auront donc compris ce que représente la modélisation du donut. Les élèves n’en connaissent pas encore les différentes dimensions.

B) Déroulement du jeu dans la forme renforçant l’interdépendance
La classe va donc devoir reconstituer le donut, et les élèves sont répartis en 6 équipes. Au sein des équipes, chaque élève a un rôle spécifique (eg, scribe, ambassadeur...). Chaque équipe est chargée de trouver une partie des dimensions du donut. Les équipes doivent ensuite les mettre en commun pour reconstituer le donut. Les élèves doivent donc coopérer à la fois entre membres d’une équipe et avec les autres équipes.
Chaque équipe débute avec un carnet appartenant à un.e des scientifiques disparu.e.s. Ce carnet explique que le donut a été découpé comme un puzzle, et que chaque pièce du puzzle a été cachée. Le carnet contient les explications qui permettent de retrouver les différentes pièces. Cependant, il manque des pages dans le carnet. Les élèves doivent donc suivre un enchainement d’énigmes, en lien avec les dimensions du donut, qui leur permettent d’aller de cachette en cachette. A chaque cachette, les élèves trouvent une pièce du donut et/ou une page de carnet arrachée et/ou une énigme leur permettant de trouver la prochaine pièce de puzzle. Les énigmes sont de différentes natures (e.g, énigmes de repérage, de logique, d’observation). La structure des énigmes à résoudre est identique au travers des équipes, mais le sujet varie en fonction de la dimension du donut récupérée par l’équipe. Par exemple, la cachette n°3 contient des mots mêlés pour toutes les équipes. Cependant, les mots contenus dans la grille relèvent du champ lexical de la dimension du donut obtenue par l’équipe (e.g, « eau » ; « nourriture »).
Chaque équipe récupère grâce au carnet deux pièces correspondant à une dimension du plancher social et une pièce correspondant à une limite planétaire. Il reste alors trois pièces qui sont dans une boite fermée par trois cadenas. Ces pièces ne peuvent être récupérées qu’en coopérant avec une autre équipe : la moitié des équipes possède un code chiffré, l’autre moitié possède une clé de déchiffrement. Pour chaque duo d’équipes, le code obtenu permet d’ouvrir un des trois cadenas qui empêchent l’ouverture de la boite. Les équipes peuvent donc obtenir les dernières pièces du donut, et apprennent la raison de la disparition des scientifiques.
A l’issue de cette phase du jeu, la classe a reconstitué le donut. Les élèves peuvent donc visualiser le donut dans son ensemble. Elles et ils visualisent les différentes dimensions qui le composent.

C) Déroulement du jeu dans la forme ne renforçant pas l’interdépendance
Dans la forme ne renforçant pas l’interdépendance, on laisse penser aux élèves que chaque équipe reconstitue son propre donut. Le cheminement des étapes est le même : à l’aide du carnet, les équipes vont de cachette en cachette pour trouver les différentes pièces du donut. C’est au cours du jeu (au moment d’obtenir une clé de déchiffrement ou un message codé) que les élèves apprennent qu’ils et elles doivent coopérer avec une autre équipe pour pouvoir avancer. Lors de l’ouverture de la boite cadenassée, un message des scientifiques leur fait comprendre que chaque équipe possède les pièces d’un même donut, et qu’elles doivent donc mettre leurs pièces en commun pour le reconstituer.
A l’issue de cette phase du jeu, la classe a reconstitué le donut. Les élèves peuvent donc visualiser le donut dans son ensemble. Elles et ils visualisent les différentes dimensions qui le composent.

D) Phase de débriefing (commune aux deux formes)
A la fin du jeu, les élèves ont donc reconstitué le donut. Un temps de débriefing, d’une vingtaine de minutes, est ensuite prévu. Le but est double.
D’une part, il permet aux élèves de prendre connaissances des pièces récoltées par les autres équipes, et de comprendre à quoi elles correspondent. Chaque équipe définira et expliquera brièvement les dimensions qu’elles ont découvert. Des pages du carnet leur permettront de l’expliquer. Les élèves pourront également demander des clarifications, définitions et explications si nécessaire. Les étudiant.e.s pourront intervenir afin de compléter ou corriger les explications des différentes équipes.
D’autre part, le débriefing permettra de réfléchir aux stratégies ayant permis de réaliser le jeu dans le temps imparti. Les élèves seront amené.e.s à constater que la coopération intra et inter équipes était nécessaire dans le jeu. Les étudiant.e.s menant l’atelier favoriseront cette réflexion, et chercherons à faire expliciter les stratégies qui permettent la coopération. On évoquera par exemple l’échange d’informations, la communication bienveillante, l’entraide. Une attention particulière sera portée à deux moments clé du jeu qui incitent à la coopération :
1) La cachette numéro 3, où se trouvent les pièces de deux équipes différentes. La première équipe trouvant la cachette peut alors choisir d’indiquer à l’autre équipe qu’elle a trouvé sa pièce de donut. Elle peut également choisir de ne pas le dire.
2) La cachette numéro 5, où la coopération est obligatoire. C’est le moment où chaque équipe reçoit soit un message codé, soit une clé de déchiffrement. Le jeu fait comprendre aux équipes qu’elles ne peuvent trouver la solution à cette énigme qu’en s’alliant à une autre équipe.
Le débriefing permettra donc de rendre saillant le but commun à chaque équipe, et les stratégies qui ont été efficaces dans le jeu. Les élèves seront remercié.e.s pour leur participation.

4) Séance 2 : Approfondissement du donut
La première séance permet aux élèves de découvrir les différentes dimensions du donut. La seconde séance vise à approfondir les connaissances des élèves sur certaines dimensions, et à comprendre les relations d’interdépendance existant entre différentes dimensions. Cette seconde séance dure également 2 périodes d’enseignement (soit 90 minutes). Le déroulement de cette séance est le suivant :

A) Rappel
La séance commencera par un rappel de la séance précédente en classe entière. Les étudiantes mobiliseront les souvenirs des élèves afin de rappeler le principe du donut, et les différentes dimensions. Elles complèteront avec les informations nécessaires.
Les élèves seront ensuite réparti.e.s en 6 équipes, différentes de celles mises en place lors de la première séance. Le donut sera décomposé et chaque équipe se verra attribuer une partie de ses dimensions.

B) Lecture d’un texte et repérage des dimensions
La séance se poursuivra par la lecture d’un texte. Une des étudiantess menant l’atelier racontera un conte créé spécialement pour la séance : « Le lac qui disparait ». L’histoire commence par décrire un écosystème autours d’un lac, et l’arrivée d’humains qui s’y installent. Le début de l’histoire décrit la vie environnementale, sociale et économique de ce lieu imaginaire. Chaque équipe devra repérer dans l’histoire les moments où l’une des dimensions dont elle est en charge est évoquée. Cela donnera des exemples concrets de la manifestation des différentes dimensions du donut dans la vie courante.
Dans la forme structurée, des consignes spécifiques seront données pour favoriser la participation de tous les élèves (interdépendances des ressources et interdépendance des rôles). Dans la forme spontannée, les élèves seront libres de s'organiser comme ils et elles le souhaitent.
Le conte atteint ensuite un élément perturbateur : les villageois.e.s se rendent compte que le climat est perturbé. Un conseil entre villages prend la décision d’enquêter sur ce phénomène, afin d’en comprendre les enjeux. La lecture du conte s’arrête momentanément.

C) Activité interactive : échange entre les élèves
Dans cette nouvelle étape de la séance, les élèves vont jouer le rôle de villageois et de villageoises enquêtant sur les enjeux environnementaux. Chaque équipe correspond donc à un village. Chaque élève se verra attribuer des cartes, sur lesquelles sera dessiné un membre du village et une bulle de texte. Chaque personnage explique un phénomène qui met en relation au moins deux dimensions du donut. Dans la forme structurée, les élèves n'auront qu'une partie de la bulle de texte. Ils devront donc trouver l'élève possèdant l'autre moitié du texte afin d'identifier les deux dimensions présentes sur la carte. Dans la forme spontannée, les élèves disposent de la totalité du texte et peuvent identifier les deux dimensions par eux mêmes.

D) Mise en commun par équipe
A l’issue de cette activité, les élèves rejoignent leur équipe initiale. Sur la base des discussions précédentes, chaque élève trace les liens trouvés entre les différentes dimensions sur le donut de leur groupe. Lorsque tous les liens sont trouvés, les élèves peuvent demander la validation à l'une des étudiantes. Après vérification (et corrections si nécessaires), l'étudiante donne une enveloppe numérotée au groupe. 
E) Mise en commun par classe et dénouement de l’histoire
Chaque enveloppe contient un paragraphe de la fin de l'histoire, lue par les élèves. Cette partie du conte explique, en se concentrant sur le lac, les interdépendances entre certaines dimensions du donut. Au fur et à mesure de la lecture, des liens sont tracés sur un donut affiché au tableau, entre les différentes dimensions considérées. Les donuts de chaque équipe sont ensuite également affichés au tableau. En classe entière, les étudiantes mènent ensuite une discussion faisant observer que différents liens peuvent être établis. Elles relèvent le fait que certains liens sont très forts, et apparaissent sur tous les donuts, tandis que d’autres, moins forts, n’apparaissent pas toujours. Elles insistent sur le fait que les donuts ne sont pas exhaustifs, et que c’est pour cela que chaque donut est différent. Elles apportent les explications et corrections nécessaires afin que les élèves retiennent des informations justes et claires.
A l’issue de cette séance, les élèves ont approfondi leurs connaissances sur une partie des dimensions du donut et ont compris quelques relations d’interdépendance qui existent entre certaines dimensions.
5) Post-questionnaire
Après avoir réalisé les deux séances de l’atelier, les élèves rempliront un questionnaire identique à celui effectué en amont de l’atelier. Cela permettra d’évaluer l’évolution des réponses des élèves.